Un coup de dés dans l’eau

Après avoir exploré la comédie, Yvan Attal change de genre et s’attaque au thriller. Malheureusement Un Coup de dés ne convainc pas.

Claire Brugier

Le7.info

La tension est là, dès les premières images… Et puis pschiiiit ! Elle s’évapore presque aussitôt dans une intrigue dénuée d’intérêt. Un Coup de dés, le huitième long-métrage d’Yvan Attal, interroge le hasard à travers la vie rêvée de deux couples soudés par un drame originel, survenu dix ans plus tôt. Depuis les quatre amis ont déménagé pour mener une existence argentée et ensoleillée sur la Côte d’Azur. Ils feignent d’avoir laissé ce souvenir derrière eux mais Mathieu (Yvan Attal) n’a pas oublié ce qu’il doit à Vincent (Guillaume Canet), c’est-à-dire -pardon pour les clichés- sa belle maison, ses parties de golf, les restaurants, les cocktails sur le yacht de clients… Jusqu’à ce qu’il découvre l’adultère de son meilleur ami. Il n’en faut pas davantage pour que sa loyauté vacille. Le face-à-face amical entre Yvan Attal et Guillaume Canet se charge alors de suspicion et le « hasard » s’en mêle allègrement.

Dans ce décor trop lisse les dialogues sonnent faux et les indignations paraissent bien excessives. Même la mort de la maîtresse de Vincent, inspirée de Ball-Trap d’Eric Assous, ne réveille pas vraiment l’intrigue, portée par une caméra qui semble se chercher. Le réalisateur abuse du contre-jour et des violons pour créer une ambiance qui prend parfois un léger -très léger- accent hitchcockien, en particulier dans les scènes de voitures filant sur une route de bord de mer. Malheureusement l’ensemble n’a pas la finesse du maître britannique du suspense. Les personnages manquent de complexité et la voix off, sorte de confession ampoulée de Mathieu, ne fait qu’alourdir le propos. « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard » a écrit Mallarmé. Mais à vouloir trop jouer avec lui, on l’affadit.

Thriller de et avec Yvan Attal, Guillaume Canet, Marie-Josée Croze, Maïwenn (1h25).

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