Envoûtante Milady

Le deuxième volet du diptyque - triptyque ? - des Trois Mousquetaires de Martin Bourboulon s’inscrit dans la droite ligne du précédent, avec en prime une approche plus approfondie des personnages masculins et le charme vénéneux de Milady de Winter.

Claire Brugier

Le7.info

Les revoilà, Athos, Portos, Aramis et un D’Artagnan plus fougueux que jamais ! Les célèbres mousquetaires du roi Louis XIII reprennent du service là où les avait laissés Martin Bourboulon neuf mois plus tôt… en 1627. Dans le deuxième volet de l’adaptation du roman d’Alexandre Dumas, la recette est la même. La caméra plonge dans le chaos des guerres de religion, espionne les complots politiques, virevolte au milieu des combats -à l’épée, à la dague ou au fusil qu’importe !- et s’invite dans les affaires de cœur des fiers Gascons. Pour autant, le réalisateur évite l’écueil du déjà-vu. Non seulement ce deuxième volet est l’occasion d’approfondir les personnages connus, mais il laisse une place de choix à la vénéneuse Milady de Winter, un personnage féminin et féministe, aussi sensuel que cruel, incarné par une Eva Green envoûtante, tantôt brune tantôt rousse, en robe ou en tenue de combat, le regard sombre ou embué de larmes. Contrairement aux autres personnages féminins, la douce Constance (Lyna Khoudri) ou la silencieuse Anne d’Autriche (Vicky Krieps), Milady ne craint pas de tenir la dragée haute à tous ces hommes obnubilés par la guerre. C’est ce qui fait son charme et en partie celui de ce deuxième volet, Les Trois Mousquetaires : Milady, qui a d’autres atouts. Entre assauts et manigances, le scénario est très construit, le rythme soutenu, les scènes de combat remarquablement chorégraphiées, les dialogues ponctués de pointes d’humour, les acteurs talentueux. A cela s’ajoute une image belle, immersive, qui fait voyager des ors d’un palais à un campement militaire, d’une forêt brouillardeuse à un paysage marin, de la France à l’Angleterre. La fresque serait presque trop parfaite… Mais la vérité est que l’on ne s’ennuie pas devant ce peplum version Epoque moderne, décliné en une, deux et qui sait peut-être trois parties.

Aventure, historique, de Martin Bourboulon, avec Eva Green, François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris, Pio Marmaï (1h55).

 

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