Le oud au croisement des cultures

Medhi a découvert le oud au cours d'un atelier organisé par le conservatoire de Châtellerault, à la maison de quartier des Minimes. Depuis, cet ado de 
13 ans ne lâche plus cet instrument traditionnel, malgré un emploi du temps plutôt chargé.

Le7.info

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Son médiator frappe juste sur les six doubles cordes du oud. Les notes résonnent dans la caisse démesurée de cet instrument traditionnel qu'on appelle aussi le luth oriental. A seulement 13 ans, Medhi use de gestes déjà bien assurés. « Le plus dur au début, c'est de trouver les notes sur le manche parce qu'il n'y a pas de frette. » Mieux vaut rester concentré pour réussir à les identifier à l'oreille.

Ce jeune Châtelleraudais a découvert le oud il y a un peu plus de deux ans lors d'un atelier délocalisé du conservatoire Clément-Jacquemin qui se déroulait à la maison de quartier des Minimes qu'il fréquentait déjà (lire ci-dessous). Medhi accroche immédiatement. Après une première année d'initiation, il passe un cran au-dessus en intégrant les cours individuels du conservatoire avec son prof Michel Gendre, où il bénéficie en même temps d'une formation musicale générale qui lui permet de lire les partitions. Au final, le jeune homme pratique le oud deux à trois heures par semaine. A la maison, sa famille l’encourage, même si personne ne pratique la musique orientale. Il loue à petit prix un oud à l'année, mais les jours ne sont souvent pas assez longs pour répéter. « J'ai beaucoup de devoirs en sortant du collège, je ne mange pas souvent à la maison le midi et, le soir, mon petit frère dort... » Et puis il y a le foot ! L'autre grande passion de Medhi à laquelle il consacre trois soirées par semaine, sans compter le match du week-end.

Malgré tout, il progresse. En juillet 2022, Medhi a joué devant 600 spectateurs à L'Angelarde, au milieu de 90 musiciens. Un sacré souvenir ! Il participe aussi régulièrement à des démonstrations organisées à la médiathèque d'Ozon. Une façon d'attirer d'autres jeunes comme lui qui ne font pas spontanément le premier pas vers la musique. 

Le conservatoire sort de ses murs
Depuis deux ans, le conservatoire de Châtellerault et le centre socioculturel des Minimes se sont associés pour développer la pratique du oud, mais pas seulement. Un atelier de chorale orientale se réunit toutes les semaines et bientôt des percussions. Des artistes professionnels interviennent quasiment chaque mois. « Le conservatoire sort de ses murs pour s'adapter aux évolutions de la société et s'adresser à tous », souligne Sébastien Cabrier, professeur de guitare, initiateur de l'opération D'une rive à l'autre. « Ce projet fait le lien entre les habitants en leur permettant de découvrir d'autres cultures », conclut Khalid Essabaï, référent jeunesse aux Minimes.

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