Hunger Games, jeu de confiance

Huit ans après la sortie du dernier volet d’Hunger Games, les « Jeux de la faim » sont de retour dans un préquel basé sur la jeunesse de Snow, connu des spectateurs comme président et antagoniste de la trilogie originale. Un pari réussi, quoiqu’un peu précipité.

Eva Proust

Le7.info

 

Attendu par les fans, Hunger Games : La ballade du serpent et de l’oiseau chanteur figure en digne suite des précédents volets de la saga. S’appuyant sur le roman éponyme de Suzanne Collins paru en 2018, ce spin-off se déroule soixante-quatre ans avant les Hunger Games disputés par Katniss dans le premier film. Il raconte la jeunesse de Coriolanus Snow, devenu président de Panem dans la trilogie, en tant que lycéen qui rêve d’obtenir le prix Plinth. Un titre honorifique, mais aussi la perspective pour le jeune ambitieux d’une grosse somme d’argent pour aller à l’université et mettre sa famille à l’abri.

Interprété par Tom Blyth, Snow va devoir faire ses preuves en tant que mentor de Lucy Gray Baird, jeune femme originaire du District 12 et incarnée par Rachel Zegler, pour lui faire gagner ces impitoyables Jeux de la faim diffusés à la TV comme divertissement pour la population de Panem. Une mission qui semble perdue d’avance, vu la seule arme dont dispose l’impertinente Lucy : son chant, qui semble avoir la capacité d’apaiser les serpents.

Toute la force de ce spin-off réside dans ses acteurs, ses décors et sa photographie soignée qui se démarquent des blockbusters traditionnels. Le film entre rapidement dans le vif du sujet. On peut saluer son rythme plutôt soutenu durant 2h40 avec un découpage en trois parties, malgré une fin un tantinet poussive et éloignée du sujet des Hunger Games. Cet opus est une longue mise à l’épreuve de la confiance que les personnages prêtent à leurs prochains, au sein d’une dictature où le chacun pour soi est la clé de la survie. La foi mutuelle que s’accordent Snow et Lucy pour réussir se fissure bien vite face aux ambitions du jeune homme. On peut regretter la relation amoureuse trop peu développée entre les deux, au point qu’on peine à croire à la sincérité de leurs sentiments. L’idylle devient trahison suprême en quelques minutes pour des raisons qui restent obscures, faisant basculer de façon abrupte le personnage de Snow dans ce qu’on lui connaît : un dirigeant brutal et sans états d’âme, convaincu que la nature humaine est égoïste. Hormis ces quelques points, ce préquel réussit son pari et nul doute que les fans du geai moqueur y trouveront leur compte.

Hunger Games : La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur, de Francis Lawrence avec Tom Blyth, Rachel Zegler… (2h40)

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