Le garçon au pays des merveilles

Quinzième long-métrage d'Hayao Miyazaki, Le Garçon et le Héron conte les péripéties de Mahito. Il va affronter la perte de sa mère en échappant à la réalité à travers un périple dans des univers fantaisistes.

Serait-ce vraiment le der des ders de Miyazaki ? C’est ainsi que le maître de l’animation japonaise semble avoir traité ce nouveau long-métrage à l’esthétique somptueuse et au scénario poétique et déroutant, teinté de références à de précédents films. Après la mort de sa mère lors d’un bombardement à Tokyo, pendant la Seconde Guerre mondiale, le jeune Mahito part vivre à la campagne avec son père. Bouleversé par cette perte de repères, le garçon a du mal à se faire à cette vie auprès d’une nouvelle mère enceinte et de sept servantes âgées. Cerise sur le gâteau, Mahito se retrouve harcelé par un étrange héron cendré vivant sur le domaine. Il va alors le suivre jusqu’à une tour abandonnée, dissimulée dans l’immense propriété du manoir et qui s’avère être une porte entre les mondes…

Un récit en poésie

A la manière d’un Alice au pays des merveilles version nippone, Mahito plonge dans un univers animiste où les créatures aviaires sont reines. Au fil des rencontres, il va acquérir la sagesse qui l’aidera à surmonter le traumatisme de la mort de sa mère et la dureté de son monde, rongé par la guerre. On retrouve ici les thématiques chères à Miyazaki des bouleversements de l’enfance et du voyage initiatique. Le Garçon et le Héron n’est pas centré sur l’action, ni sur une quête linéaire mais ouvre, scène après scène, sur toujours plus de questionnements et de possibilités au point de paraître un peu brouillon. S’il apparaît assez poussif au démarrage, le périple éclectique de Mahito donne de la densité au film. Il jongle entre les cultures, les époques et les dimensions avec beaucoup de philosophie, en faisant un Miyazaki à interpréter de mille et une manières.

Le Garçon et le Héron d'Hayao Miyazaki. Animation, drame, aventure (2h05).