Arnault Varanne

Le7.info

A l'instar de nombreux élus socialistes, Catherine Coutelle se dresse contre la modification de la Constitution, pour y intégrer le principe de l'état d'urgence. La députée de la deuxième circonscription de la Vienne a fait savoir qu'elle voterait contre le texte proposé à l'Assemblée nationale par le gouvernement Valls. "Plus d’une fois, lors du précédent quinquennat, j’ai dénoncé, avec l’opposition parlementaire d’alors, la manie de légiférer sous la pression des événements et dans l’urgence. Comment aujourd’hui pourrais-je alors trouver opportun de modifier si rapidement la Constitution, même au regard de  la gravité des circonstances ?", s"interroge l'élue. Qui poursuit ainsi : "Les attentats de janvier et de novembre sont des abominations qui exigent une riposte sans faille. Mais des ripostes tout aussi fermes et moins risquées que de toucher à la Constitution même du pays sont possibles. En mon âme et conscience, je ne voterai pas la réforme constitutionnelle. Après les horreurs du 13 novembre, l'état d'urgence pour trois mois sous contrôle du Parlement pouvait s’entendre et je l'ai voté. Mais l'inscrire dans le marbre constitutionnel, même si cela constitue un encadrement institutionnel, ne me semble pas indispensable et même risqué : mises dans les mains d’autres dirigeant-e-s, nous pourrions le regretter, d'autant que sur le long terme d’autres solutions législatives et judiciaires existent." A propos de la déchéance de la nationalité, pour les binationaux reconnus coupables d'actes terroristes, là aussi, la parlementaire n'est pas d'accord avec l'exécutif. "Si elle peut passer pour un acte politique, citoyen, symbolique, fort, elle crée un climat de peur chez les quelque millions de nos concitoyens binationaux. Faut-il en arriver là, alors que cette mesure, qui ne pourrait concerner que quelques poignées d’individus qui s’en moquent éperdument, aura une portée symbolique plus forte en annonce qu’en effets ? Face à l’abject, soyons forts avec nos institutions et avec nos valeurs, pas hors de nos valeurs." Le député PS de la 3e circonscription de la Vienne, Jean-Michel Clément, est sur la même ligne. Quant à Alain Claeys, il ne s'est pas encore prononcé. 

 

À lire aussi ...