Enfin Français

Dans la Vienne, 351 personnes ont obtenu la nationalité française l’année dernière. L’aboutissement d’un long parcours d’intégration et, souvent, le début d’une nouvelle vie.

Pour beaucoup d’entre nous, la nationalité française est une évidence. Pour d’autres, en revanche, elle est le fruit d’un combat. Denise, 42 ans, fait partie de ceux pour qui être Français n’est pas inné. Arrivée en France en 2018, la, Togolaise d'origine vit désormais à Saint-Benoît avec son mari et sa fille. Pour elle, l’obtention de la nationalité est « un aboutissement de plein de choses, d’un long parcours. J’ai conscience des droits et des devoirs qu’implique le fait d’être Française », confie-t-elle.


Un long parcours

La Révolution, Marianne, la devise Liberté, Egalité, Fraternité... Tous ces symboles sont désormais ceux de ces nouveaux citoyens. Dans la Vienne, les personnes naturalisées peuvent assister à une cérémonie pour concrétiser leur nouveau statut. Au son de la Marseillaise et après la projection d’un court film, les invités d’honneur reçoivent leur décret de naturalisation accompagné d’un recueil de poèmes. Le moment est fort en émotions pour ceux qui deviennent, dès lors, 
« des défenseurs des valeurs de la France », aux yeux d’Etienne Brun-Rovet, secrétaire général de la préfecture de la Vienne. 
Devenir Français s’apparente à un processus souvent fastidieux. A Poitiers, les demandeurs peuvent se faire accompagner dans leurs démarches par Le Toit du Monde. « Nous évaluons leur situation, nous les aidons à constituer leur dossier et à acquérir des bases en français », 
explique Nicolas Chassaing, directeur du centre social. Pour obtenir la nationalité, sauf exceptions, il faut résider en France de façon régulière depuis au moins cinq ans, détenir un titre de séjour valide (pour les personnes hors Union européenne), savoir parler et écrire français, connaître l’histoire du pays et n’avoir commis aucun acte contraire à l’ordre public. « Il y a des refus de naturalisation si les demandeurs ne respectent pas les conditions législatives ou réglementaires », 
expliquent les services de la préfecture. Victoria, 57 ans, est venue de Russie en 1994. 
« Pendant sept ans, je n'ai pas pu travailler ni faire de formation car je n’étais pas Française. Je voulais me marier avec mon conjoint français mais l’administration craignait le mariage blanc. Cela a pris du temps et ça n'a pas été facile mais aujourd’hui je suis fière », témoigne la Poitevine, naturalisée au début des années 2000. Aujourd’hui, la naturalisation peut s’acquérir par le mariage, après quatre ans d’union avec un conjoint français. Dans la Vienne, 351 personnes ont été naturalisées en 2023. Un chiffre à mettre en regard de celui des personnes expulsées du territoire... que les autorités ne donnent pas. 


DR Préfecture de la Vienne