Maison passive, 
bilan positif

Depuis 2014, ils habitent dans la maison passive de leurs rêves, quartier de la Mérigotte, à Poitiers. Presque neuf ans après avoir emménagé, les trois co-propriétaires restent convaincus qu’ils ont fait le bon choix.

Claire Brugier

Le7.info

Cela fera neuf ans en août qu’ils ont emménagé sur les hauteurs de Poitiers, quartier de la Mérigotte, dans la maison passive qu’ils ont rêvée, conçue, en partie construite (Le 7 n°333). Et si c’était à refaire, Danielle et Michel Massé, Gérard et Geneviève Brochoire et Benoît Théau ne changeraient rien ou presque aux trois appartements qu’ils habitent en co-propriété. Côté nord, les communs (ateliers, garages, cuisine/buanderie…) portent bien leur nom. Séparés de la partie habitation par un long couloir, ils isolent les appartements aménagés plein sud et dotés de larges surfaces vitrées. En cette matinée de février, il fait -1° dehors, la pelouse est encore couverte de givre mais, à l’étage, il fait 21°C. Sans chauffage. La chaudière à granulés, qui consomme en moyenne 3,6 tonnes par an, est à l’arrêt. Sur le versant sud du toit, les 200m2 de panneaux photovoltaïques produisent de l’électricité pour la vente 
(38 000KWh/an), les trois panneaux thermiques permettent de capter 3 000KWh d’énergie solaire et le récupérateur d’eau de pluie fournit 40% de la consommation d’eau domestique. « Nous avons conçu notre projet afin de ne pas utiliser d’énergie fossile »,
explique Gérard Brochoire. Les trois co-propriétaires auraient bien fait une petite entorse en cuisine, avec des gazinières, 
« mais il aurait fallu prévoir une aération qui n’était pas compatible avec le reste de la maison, note Michel Massé. Nous avons donc installé des plaques à induction ». « Et l’avenir nous a donné raison ! », ajoute son voisin. Chaque logement dispose d’un compteur thermique pour le chauffage et volumique pour l’eau chaude. « Globalement, nous sommes à énergie positive, assure Gérard Brochoire. Nous produisons 1,5 fois plus d’énergie que nous n’en consommons. »


Si c’était à refaire

Hormis une pièce initialement prévue comme commune, devenue espace privatif, la maison est fidèle au projet initial et, avec bientôt dix ans de recul, les points faibles restent minimes. « Une certaine complexité technique », 
avance Gérard Brochoire. Traduction : mieux vaut savoir bricoler un peu. Par ailleurs, « on pourrait sans doute aujourd’hui mieux faire pour la production d’eau chaude car nous sommes obligés de laisser la chaudière allumée en permanence pour chauffer le ballon d’eau sanitaire de 700 litres, et ce même à la mi-saison car le soleil est trop aléatoire ». Enfin, « l’été, il fait chaud, conviennent les deux voisins. A l’étage la température peut monter jusqu’à 27-28°C. Mais cela fait partie des problèmes connus des maisons à ossature bois. » Le mur inertiel censé compenser s’arrête malheureusement au rez-de-chaussée. « Si c’était à refaire, on augmenterait la masse volumique de la dalle du plancher pour augmenter l’inertie. » A l’époque, les trois co-propriétaires avaient investi 1,5M€, ce qui revenait à 2 120/m2 pour la partie habitation et 1 420€/m2 pour les dépendances.

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