La transformation numérique n’attend pas

Selon Romain Papuchon, gérant de Digilux à Mignaloux-Beauvoir, la transformation numérique des entreprises est inéluctable, quelle que soit leur taille, mais elle doit se faire avec la manière.

Claire Brugier

Le7.info

Qu’entend-on par transformation numérique des entreprises ?

« Informatique, système d’information, numérique, digital, IT… Tous ces termes montrent qu’il y a eu une évolution de l’information vers des systèmes de plus en plus interconnectés. Internet est devenue incontournable dans cette transformation. Aujourd’hui 50% de la population mondiale est connectée. On est tous dépendants et interdépendants. Et les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont hyperconnectés. De plus la crise sanitaire en 2020, la crise énergétique actuellement et toutes celles qui pourraient advenir, dans les domaines de la cybersécurité, de l’écologie ou autres, démontrent que les entreprises doivent être super agiles pour s’adapter. Si un business n’est pas connecté, il est perdu. La question est donc : comment prendre le virage du numérique ? »

Précisément, comment ?

« Il existe des moyens et des outils. Mais il faut oublier le terme « informatique » et penser « stratégie d’entreprise ». Le numérique est un outil au service de la stratégie d’entreprise, en externe mais aussi dans son organisation interne, les processus métiers, les outils de production… L’important est de déterminer où l’on veut aller. »

L’informatique évolue sans cesse. La transformation numérique ne risque-t-elle pas d’être rapidement obsolète ?

« Non car c’est un projet qui ne va jamais s’arrêter, comme une stratégie d’entreprise qu’il faut toujours interroger, challenger, modifier… »

Le côté sans fin peut effrayer, notamment en termes de coût…

« Il faut plutôt se demander quel est le coût à moyen ou long terme si rien n’est fait. On peut perdre des clients, des ressources en interne avec des salariés qui ont besoin de croire en leur entreprise… On peut aussi y trouver de gains indirects : le temps passé à rechercher un fichier dans un système informatique mal structuré, une meilleure image auprès des clients… »

Aujourd’hui, quelles sont les entreprises qui n’ont pas pris le virage ?

« Elles sont de toutes sortes, dans tous les secteurs d’activité (industriel, des services, associatif, etc.), mais ce sont souvent les TPE et PME les plus mal équipées. Il existe pourtant des aides. La Région a mis en place un chèque Transfonum, la Chambre de commerce et d’industrie fait des audits gratuits… La transformation numérique ne consiste pas juste à renouveler le parc informatique, c’est un projet global, qui implique plusieurs points de vigilance. »

Quels sont-ils ?

« Tout d’abord il ne faut pas se précipiter. La transformation numérique peut se construire en plusieurs années. Ce n’est pas un projet de patron mais collaboratif, qui doit intégrer toutes les équipes. Il faut aussi prendre en compte les questions budgétaires, de cybersécurité... Et puis, ce n’est pas encore la préoccupation de la plupart des entreprise mais la problématique du numérique responsable est essentielle : quel outil, au bon endroit, au bon moment. Bref, c’est un très vaste chantier, qui peut faire peur. On peut y aller par étapes, se tromper, mais il ne faut pas ne rien faire. »

Digital Expresso#2 du SPN avec Romain Papuchon, le 6 décembre, de 9h à 11h, Pépinière René-Monory, à Châtellerault. Plus d’infos sur spn.info.fr.

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