Camille Grandon de l’autre côté du miroir

Camille Grandon publie à La Geste Editions un ouvrage historique baptisé Partout où ils sont libres, qui dépeint les lendemains douloureux de la Seconde Guerre mondiale. Enseignante en région parisienne, la Poitevine est une passionnée d’Histoire avec un grand H.

Arnault Varanne

Le7.info

« Comme dit mon grand-père paternel, le droit est nécessaire mais la littérature est indispensable. » De l’ancien avocat Jacques Grandon, Camille a hérité d’une soif de culture inextinguible, couronnée d’un double master en littérature et en droit. Ajoutez à cela une 
« vraie passion » pour l’Histoire « depuis toute petite » et vous obtenez une curiosité tous azimuts pour ce qui se lit, s’apprend... mais pas que dans les livres. Sans la Covid-19, elle serait peut-être encore à la direction générale de la Villa Médicis, à Rome. Mais la crise sanitaire a bouleversé ses plans et l’a fait rentrer plus tôt que prévu à Paris. « J’ai eu une opportunité de partir m’occuper d’un festival d’arts à Montréal, mais là encore le Covid... »

A défaut de projets « exotiques », 
la professeure de lettres modernes dans un collège/lycée de Saint-Denis s’est mise à écrire. De cette période trouble pour l’humanité est né Partout où ils sont libres - Les Heurts du bal, un joli pavé de 408 pages. 
« Le deuxième en fera 500 », 
prévient-elle. Le pitch ? 
« Comme tous les jeunes qui ont eu 20 ans en 1944, Simon, un Poitevin rescapé de la rafle de sa famille, attendait la grande fête de la Libération. En guise de bal après le maquis, il découvre que la fille dont il est fou amoureux a été massacrée par les FFI de la vingt-cinquième heure sous prétexte qu’elle n’avait pas le pied résistant. Sauf que Simon ne croit guère à cette valse... »

Pas de manichéisme

Cette petite histoire dans la grande, l’auteure l’a largement documentée, même s’il s’agit d’abord d’un roman. « Au décès de mon grand-père maternel, j’ai appris que mon arrière-grand-père avait été maire par intérim de Mézières-en-Brenne. La commune a failli finir comme Oradour-sur-Glane à cause d’une confusion des FFI... » Son grand-père a lui aussi eu « des ennuis avec les FFI » à la Libération. Les héros et les « salauds » l’ont-ils tous été vraiment ? Dans Partout où ils sont libres, Camille Grandon s’interroge, même si les secrets de famille l’ont longtemps tenue à l’écart des récits de vie de ses grands-parents maternels, dont la maison familiale de Busserais, à La Bussière, a constitué un terreau fertile. « Mon grand-père a toujours eu cette faculté à se tourner vers l’avenir ! » Comme un hommage, sa petite-fille se tourne aujourd’hui vers le passé. Passionné par Rimbaud, elle prépare aussi une thèse sur les débuts du mythe rimbaldien.

Partout où ils sont libres - Les Heurts du bal, éditions La Geste collection Moissons noires. 408 pages - 20€. Le deuxième tome paraîtra en janvier 2023. Camille Grandon sera au Salon du livre de Montmorillon les 11 et 12 juin. 

À lire aussi ...