Les drones ouvrent 
un nouveau champ

Dans la Vienne, seuls quelques agriculteurs se sont essayés à l’utilisation de drones dans leur pratique professionnelle. Robert Erenati, le fondateur d’Aerocapture Technologie, y voit pourtant plus d’un atout en faveur de la production végétale. Il contribue en ce sens à des expérimentation menées par le Centre opérationnel de Lanxade, en Dordogne.

Claire Brugier

Le7.info

Robert Erenati a fondé Aerocapture Technologie en 2016. S’il ne dédie pas ses drones au seul usage agricole, l’entrepreneur de La Chapelle-Viviers est de plus en plus sollicité dans ce domaine. Mais rarement dans la Vienne... « Dans le département, nous n’avons pas de forte valeur ajoutée sur les cultures », justifie Florent Blais. Le responsable du service production végétale à la chambre d’agriculture reconnaît néanmoins une utilité à l’utilisation de ces aéronefs sans pilote. « Rien ne vaut l’œil humain, rappelle-t-il, mais aujourd’hui les exploitations agricoles s’agrandissent, les parcelles aussi et les territoires ne sont pas toujours homogènes. On peut identifier à pied les zones les moins productives mais un drone permet de les cartographier. Il peut aussi permettre la qualification des dégâts occasionnés par le gibier, même s’il existe des images satellites actualisées tous les trois jours, avec une précision d’un mètre sur un mètre… »

Limiter les impacts environnementaux

Alors le résultat vaut-il l’investissement ? Bernard Loret a tranché positivement. A la suite de l’intervention de Robert Erenati, l’agriculteur installé en bio à Pindray a acheté son propre drone « au lieu de mettre de l’argent dans des produits chimiques ». Initialement, « j’avais une invasion de corbeaux, il fallait trouver un système », raconte-t-il. Robert Erenati est intervenu avec ce qu’il appelle « un drone effaroucheur » pendant près d’un mois, le temps que les jeunes pousses de maïs ne soient plus aussi appétissantes et vulnérables. « On peut embarquer des ultra-sons reprenant des cris de rapaces ou de corbeaux en détresse. Puis au bout de quelques minutes, grâce à des appeaux, on attire des buses et autres prédateurs. On active ainsi un service de protection naturel des cultures. De même, contre la pyrale on introduit des larves de trichogrammes, des biocides pour la démoustification de zones humides comme en Camargue… » Plus globalement, « utiliser un drone peut améliorer les conditions de travail et diminuer la pénibilité, souligne Robert Erenati, et on évite aussi le tassement des sols. »

Alexandre Paillier a fait appel aux drones de Robert Erenati pour venir à bout de doryphores partis à l’assaut d’un champ de pommes de terre de 7ha. « Il avait beaucoup plu. Pour une question de portance, si j’y étais allé avec du matériel, cela aurait abîmé les cultures », 
note l’agriculteur. Un exemple parmi d’autres. « Le drone offre beaucoup de possibilités en agriculture pour limiter les impacts environnementaux et par conséquent financiers », 
résume Robert Erenati qui participe à des expériences menées par le Centre opérationnel de Lanxade (Dordogne). Les poids et formats de ses drones varient « entre 1 et 3kg pour ceux qui ne font que cartographier et jusqu’à plus de 80kg au décollage pour un drone de traitement ».

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