« A Athènes, les manifs sont pacifistes »

Etudiante à l’Ecole nationale supérieure d’ingénieurs de Poitiers (Ensip), Ophélie Laurent profite de son stage à Athènes pour essayer de comprendre les mouvements de révolte qui se déroulent depuis plusieurs semaines en Grèce.

Romain Mudrak

Le7.info

« Rendez-vous sur la place Syntagma devant le Parlement. C’est ici que tout a commencé le 25 mai, lorsque les « Indignés » ont décidé d’installer un grand tipi sur la place pour y camper, comme sur la Plaza del Sol à Madrid. Au fil des jours, les tentes se sont multipliées, ainsi que des banderoles portant des slogans en grec, en français, en anglais et en espagnol. Au milieu des tentes, des bénévoles ont dès lors travaillé à l’organisation des manifestations annoncées sur le site web : real-democracy.gr.

Depuis plus d’un mois, la mobilisation ne faiblit pas. Durant la journée, tout est calme. C’est le soir que la place s’anime : des salariés, des étudiants, des retraités et des parents avec leurs enfants se regroupent devant le Parlement. Les gens semblent heureux d’être là et de voir que les Grecs sont nombreux et unis. Bien qu’une rangée de policiers armés de boucliers sépare les manifestants du bâtiment, ces rassemblements quotidiens se veulent sans violence et entièrement pacifistes.

« Un grand moment pour la Grèce »

Vers minuit, la foule se disperse. Mais les plus courageux vont s’asseoir sur la place. Puis, chaque personne souhaitant se prononcer sur l’organisation des événements prend la parole. Parfois, l’audience vote à main levée sur les décisions à prendre. « Nous vivons un grand moment dans l’histoire de la Grèce », selon Gianis, étudiant grec en sociologie. Les Grecs ne veulent plus de ces emprunts de soutien pour rembourser la dette, ni de nouvelles mesures d’austérité.

Le 28 juin, une nouvelle grève générale de 48 heures a commencé pour que le « Programme Economique à Moyen Terme » ne soit pas voté. Le rassemblement a débuté dans le calme mais, en début d’après-midi, les policiers ont envoyé des gaz lacrymogènes sur la foule pour  disperser un groupe de jeunes violents. Le soir, quelques musiciens ont tenté de lancer un concert improvisé, mais ils ont été interrompus par des explosions… Malheureusement, ce ne sont que ces « images chocs » qu’ont montrées les télévisions du monde entier. Or, un véritable esprit pacifiste règne ici et je voulais le faire savoir aux lecteurs poitevins. »

 

Photo : Ophélie Laurent, étudiante à l'Ensip.

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