Dans le cadre du projet de rénovation urbaine du quartier Saint-Cyprien, un ensemble de trente-trois logements sociaux a été détruit, ce matin, devant une foule médusée.
« Ça fait mal au cœur. » Ginette avait les larmes aux yeux, ce matin, devant la grue en train d’entamer la déconstruction de l’immeuble du 20/26 boulevard de la Concorde à Poitiers. Ici, elle a vécu quarante-cinq ans. « Mes enfants ont grandi entre ces murs. Mon mari est décédé dans la chambre de notre appartement. » Alors que les parois sont grignotées, l'une après l'autre,, la Poitevine ressasse ses souvenirs.
À ses côtés, dans la poussière soulevée par l’opération de démolition, Leïla Laouchez, coordinatrice de l’Agence nationale de rénovation urbaine auprès de Sipéa Habitat, la rassure. Et tente de la convaincre du bien-fondé de l’entreprise. « Nous avons accompagné chaque locataire, explique-t-elle. Certains ont passé la majeure partie de leur vie ici. Ce n’est pas évident de déménager, puis d’assister à la déconstruction. »
Le déménagement est contraint. Mais il est aussi le gage d’une installation dans un logement neuf et de plus grande surface. « À l’image de cette opération, nous abandonnons les logements collectifs pour le semi-collectif, poursuit Amélie Elies, chef de projet à la rénovation urbaine du quartier Saint-Cyprien, chez le bailleur social Sipea. Les habitations qui seront construites en remplacement ne dépasseront pas les trois étages. En outre, il s’agira d’abandonner le principe exclusif de la location. Nous proposerons certains de ces nouveaux logements à l’accession à la propriété. » Pour quel objectif ? « Favoriser la mixité sociale », conclut-elle.
