Poitiers tient son Paris

Superbes vainqueurs de Sète hier soir (3-2) dans l'Hérault, Kieffer et les siens ont offert à leur club la cinquième finale de son histoire. Ce sera le 14 mai à Paris. Mais contre qui ?

Nicolas Boursier

Le7.info

Il leur aura fallu aller au bout de leur effort. Et de leurs idées. Dans une salle du Barrou chauffée à blanc (une vieille et belle habitude), la bande à Lecat a fait honneur à son rang de dauphin de Tours en phase régulière et de candidat déclaré au sceptre national.

On savait l’Arago diminuée par les pépins physiques (Barais, Geiler). Mais Poitiers ne l’est-il pas depuis des mois, à courir après les possibilités de rotation ? L’absence de Nicolas Maréchal eût pu, sur la durée, nuire à l’équilibre et à la résistance physique des « noir et blanc ». Elle faillit le faire, en toute fin de championnat et en quart de finale contre Nantes. Heureusement, Rivera et consorts avaient suffisamment de moelle et de volonté pour se sortir des griffes d’un gladiateur sétois jamais aussi fort que dans la contrariété.

Les voilà donc, ces Poitevins au grand cœur, au pied d’un cinquième olympe national. Assis à la table des seigneurs. Comme en 1999, année de leur seul titre. Comme en 2000, 2007 et 2008. A chaque fois, le trophée s’était joué contre Paris et à chaque fois en manches aller-retour. Le volley, comme le rugby, n’aimant rien d’autre que de changer régulièrement ses règles, les troupes de Thierry Février n’aura cette fois-ci qu’une marche à franchir pour cueillir le Graal. Contre qui ? Cela, on le saura ce soir. Ou samedi, selon que Cannes est apte ou non à confirmer, dans sa salle, ses louables dispositions  de samedi dernier à Tours.

Que préfèrent les Poitevins ? Se heurter à la fougue d’une équipe azuréenne en plein renouveau depuis les premiers jours du printemps ? Ou attiser le feu de retrouvailles épiques avec le voisin d’Indre-et-Loire ? Sans doute se hasarderaient-ils à pronostiquer le second cas de figure. Histoire de balayer l’humiliation du dernier quart de finale de Coupe de France (défaite 0-3 à Lawson-Body). Histoire, encore, de redessiner la carte, par trop « tourangellisée », du volley régional et hexagonal. Histoire, enfin, de se préserver de tout risque d‘échapper à la Ligue des Champions.

Dans le pire des cas, autrement dit si Poitiers devait perdre à Coubertin contre Tours, ce même Poitiers disputerait la plus belle des coupes européennes la saison prochaine. Cela faisait une éternité !

 

La fiche

Sète (Halle des sports L. Marty). 1400 spectateurs. Arbitrage de MM. Daragon et Bernard. Sète-Poitiers : 2-3 en 2h26 (20-25 en 34’, 25-16 en 32’, 25-27 en 33’, 25-23 en 32’, 11-15 en 15’).

Sète : Simovski 21, Geiler 16, Senger 12, Vesely 11, Ragondet 7, Tournier 1. Libero Rowlandson.

Poitiers : Rouzier 26, Rivera 11, Lopes 9, Kieffer 8, Zopie 7, Sol 4, Pinheiro 4

 

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