Alain Claeys dit avoir « insisté » pour que le ministre de l’Intérieur vienne le rencontrer, « seul à seul » dans son bureau…

Christophe Mineau

Le7.info

Lors du point presse organisé en mairie, Alain Claeys donne d’abord des nouvelles du policier blessé et de l’employé de Bouygues Télécom qu’il a eue au téléphone samedi soir après sa sortie d’hôpital. Quasi paternel, Alain Claey, ému, évoque ensuite ce papa qu’il a eu au téléphone.  « Il voulait me dire que sa fille avait été très choquée par le déchainement de violence auquel elle avait assisté. Nous avons alors contacté les services médicaux compétent pour lui apporter un soutien psychologiques. »

« Effectifs sous dimensionnés »

Le maire se veut ensuite rassurant. « La ville redevient belle » insiste-il, remerciant au passage « le formidable travail des employés municipaux à pied d’œuvre durant tout le week-end pour aider Poitiers à panser ses plaies. »

Plus politique, il évoque sa rencontre avec le ministre de l’Intérieur. « J’ai souhaité le voir seul à seul », insiste Alain Claeys. Une façon de dire, en des termes très diplomatiques, que le Brice Hortefeux n’avait pas prévu de s’arrêter à la mairie de Poitiers pour le rencontrer. Le ton est posé, la voie claire et le verbe précis. Alain Claeys poursuit : « Comme deux anciens premiers ministres, Laurent Fabius et Jean-Pierre Raffarin l’ont dit dans les médias, les plus hautes autorités de l’Etat connaissent ces casseurs. A partir de là je m’interroge. Qu’attend t-on pour les mettre hors d’état de nuire ? »

Prudent, mais ferme Alain Claeys se fait plus précis : « Il me semble que les effectifs de la Police Nationale étaient sous dimensionnés pour faire face aux événements, même si les policiers ont très bien fait son travail avec sang froid. Je m’étonne, entre autre, du déficit d’effectifs policiers samedi après-midi alors que les forces de l’ordre étaient beaucoup plus nombreuses dimanche matin pour le transfert des prisonniers de Poitiers vers Vivonne. » Une façon de dire que ces évènements auraient pu être évités. « Même si ce n’était pas facile », tempère le maire.

Festival Les Expressifs - « Je soutiens les soutiens »

Lors de sa rencontre avec la presse, Alain Claeys a réaffirmé son « plein soutien aux Expressifs », le festival de rue organisé à Poitiers ce week end. « Les Expressifs n’ont rien à voir avec ces voyous. Leur festival a été gâché par ces casseurs. Dans mon esprit, les Expressifs, qui avaient déjà mon soutien, l’auront encore plus demain car ils sont les premières victimes de ces évènements. Ce festival est une belle manifestation qui honore Poitiers. »

Sur le Collectif 23 - « Faire toute la clarté »

A propos du Collectif 23 suspecté d’avoir joué un rôle dans ces événements, Alain Claeys s’est montré prudent. « Je souhaite qu’on fasse toute la clarté sur ce Collectif 23. Des qu’il y a un squat je m’en occupe.… Mais là, au 23 rue de Paris, ils louent à un privés. Ce n’est pas à moi de faire la police, d’interpeler des gens. Mais je veux savoir. Tout comme je ne qualifie pas ces casseurs (NDLR, d’Ultragauche comme le ministre de l’Intérieur). »

Manif des agriculteurs prévue vendredi - « Je regrette les moyens utilisés »

Alors que les agriculteurs ont prévu de manifester à Poitiers vendredi prochain et de déverser 1 000 M3 de terre dans les rues, Alain Claeys donne sa position. « Je ne peux pas demander l’interdiction de cette manifestation, même si je regrette le moyen utilisé une semaine après ce que vient de vivre Poitiers. Cela va encore donner beaucoup de travail aux employés municipaux… » 

 


 

 

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