Plast'il touche au but

Après sept mois de développement, plusieurs acteurs du Châtelleraudais ont réussi à recycler des vêtements en boîtes de rangement. Ou comment transformer des déchets en matière première. Le projet Plast’il pourrait générer plusieurs emplois.

Arnault Varanne

Le7.info

Il y a quelques semaines, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé cinquante mesures phares destinées à encourager l’économie circulaire. Figure notamment dans la feuille de route fixée par Matignon un objectif de 100% de plastiques recyclés à l’horizon 2025. A Châtellerault, le mouvement est largement amorcé, grâce à la collaboration entre plusieurs acteurs. A commencer par Audacie, une association d’insertion qui collecte 190 tonnes de vêtements par an et n’en valorisait, jusque-là, que 40%.

Avec le concours du Pôle des éco-industries, de Futuramat, de l’Ademe, d’Actilev (*) et de CDA Développement, Audacie s’est engagée en octobre dans un projet au nom de code limpide : Plast’il. Après sept mois d’expérimentation, le pari de transformer des fibres textiles en boîtes plastiques est en passe d’être tenu. « Les premiers prototypes sont sortis et font l’objet de tests de résistance, abonde Jean-Marc Neveu, dirigeant de CDA Développement. Lesdites boîtes à bec contiennent 50% de matière recyclée et devraient servir, à l’avenir, à alimenter les entreprises industrielles du Châtelleraudais gourmandes en contenants. 

Six emplois à la clé

Potentiellement, Audacie pourrait ainsi valoriser 80 tonnes de vêtements par an, soit l’équivalent de… 500 000 boîtes. « Sachant que nous pouvons fabriquer n’importe quel produit avec cette matière première. Sachant aussi que ces boîtes cassées pourront à leur tour connaître une deuxième voire une troisième vie », précise le chef d’entreprise. Chez Audacie, le projet Plast’il répond non seulement à un impératif environnemental, mais aussi à une problématique écononomique. « Nous devrions nous charger du broyage des textiles, ce qui pourrait nous permettre de créer quatre postes », se réjouit Charlotte Wallet. Chez CDA Développement, deux emplois sont en jeu à l’horizon 2019.

« Si d’autres agglos sont intéressées par ce projet, nous serons ravis », avancent encore les deux partenaires. Qui croient plus que jamais à l’avenir de l’économie circulaire de proximité. Jean-Marc Neveu le répète d’ailleurs comme un mantra : « A Châtellerault, il y a tout ce qu’il faut ! »

(*) Les autres financeurs sont Grand Châtellerault et Eco-TLC  Coût du projet : 42 000€.

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