La Nouvelle-Aquitaine en force au Salon de l’agriculture

La première région agricole du pays entend le rester et a mis les petits plats dans les grands pour se distinguer à Paris. En jeu, notamment, une visibilité accrue pour ses 210 produits labellisés ou bénéficiant d’une appellation particulière.

Arnault Varanne

Le7.info

Le dernier recensement ne souffre aucune contestation et a même été validé par l’Inao (*). La Nouvelle Aquitaine « possède » sur son vaste territoire 210 produits sous Signes d’identification de la qualité et de l’origine. Label Rouge, Agriculture biologique, Appellation d’origine protégée… Ces « marqueurs d’excellence » font la « fierté » d’Alain Rousset. Histoire de joindre le geste à la parole, le patron de la Région a d’ailleurs dévoilé le nouveau sobriquet de l’agneau du Poitou-Charentes, le Diamandin 100% Nouvelle-Aquitaine. « C’est la garantie que les animaux sont nés, élevés et abattus dans la région », indique un éleveur du Montmorillonnais. 

Au-delà de cette « fierté » partagée et du poids important du secteur en Nouvelle-Aquitaine, le tableau est loin d’être idyllique. Et ce Salon international  de l’agriculture version 2017 suinte la colère voire la désespérance. Le député de la Gironde s’en est rendu compte au moment des échanges avec les éleveurs de Limousines, Parthenaises, Blondes d’Aquitaine. Extraits : « Quand mon fils a voulu s’installer, on lui a déjà demandé 10 000€, rien pour la partie administrative, déplore un exploitant implanté dans la Creuse. Il faut revoir les prix, mieux répartir les aides européennes, nous accompagner dans la transition sur nos exploitations… »

« Nous devons vous aider »

« On a tous conscience que le modèle agricole doit changer, avance Alain Rousset. Les responsables de la situation, ce ne sont pas que les politiques. Nous devons mettre en place une nouvelle chaîne de valeur dans laquelle l’agriculture reprendra ce qui lui est dû. Le libéralisme tue les paysans. » Autonomie alimentaire sur les exploitations, développement des circuits courts dans les lycées (25 millions de repas servis par an, Ndlr), diminution des pesticides… « Il y a plein de choses à inventer et nous devons vous aider », a plaidé l’élu, allant jusqu’à oser un parallèle entre l’industrie et l’agriculture. 

Pour sa part, Dominique Graciet a appelé les candidats à la Présidentielle à « davantage s’intéresser à la question agricole » dans leur campagne. Le président de la chambre régionale d’agriculture regrette que le sujet soit absent des débats actuels. Ironie du sort, François Fillon (LR) a annulé ce matin sa visite porte de Versailles pour les raisons que l’on connaît. 

(*) Institut national de l’origine et de la qualité. 

 

Jahan en haut de l’affiche 
Pour la trente-septième année consécutive, les Tourteaux Jahan honorent de leur présence le Salon de l’agriculture. La PME poitevine, à laquelle nous avons consacré un sujet cette semaine, a bénéficié en début de semaine d’une lucarne médiatique sur TF1 et France 3. De quoi booster sa notoriété et ses ventes sur son stand. 

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