L’Espace de réflexion éthique du groupe hospitalier Nord Vienne organise, ce jeudi, une conférence autour de « la place du mourant à l’hôpital ». Eléments de réponse avec Isabelle Gaillard, Maria Claudio et Sonia Fougère (*), trois professionnelles de santé au cœur du sujet.

Florie Doublet

Le7.info

Existe-t-il un protocole précis de l’accompagnement des personnes en fin de vie ?
« Tout dépend du patient. Dans un premier temps, un médecin informe le malade des résultats de ses examens et des suites à donner. Le discours est adapté en fonction de ses réactions, de ses questionnements. Une infirmière spécialisée dans les « consultations d’annonce » peut ensuite revoir le patient et le diriger vers l’équipe mobile de soins palliatifs. Nous lui proposons de bénéficier d’un accompagnement avec un psychologue et/ou un sophrologue. Il peut refuser cet accompagnement dans un premier temps puis la réclamer et vice-versa. »

La famille du malade bénéficie-t-elle d’un soutien particulier ?
« Les besoins et questions des patients concernés peuvent être tout à fait différents des attentes des familles. Certains ont déjà fait leur chemin et sont prêts à mourir alors que l’entourage réclame des soins à tout prix. A l’inverse, des proches nous parlent d’euthanasie, pour que les souffrances soient les plus brèves possibles. Il faut nouer un dialogue, trouver un moyen d’appréhender les choses, expliquer ce qu’on ne peut légalement pas faire… Tout cela est très délicat. »

Est-ce que le personnel soignant a réponse à toutes les questions ?
« Non. C’est d’ailleurs tout l’intérêt de la conférence. La question qui revient le plus fréquemment est « Combien de temps lui reste-t-il ? ». La vérité, c’est qu’on ne le sait pas toujours… Gérer la douleur et la frustration des proches, ce n’est pas facile. Ils attendent de nous des choses qu’on ne peut pas leur donner. »

(*) Respectivement cadre en imagerie, infirmière de l'équipe mobile de soins palliatifs et psychologue

Jeudi 19 janvier, à 18h, au Centre Hospitalier de Châtellerault (salle de Convivialité du « village »). Gratuit.

 

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