Le stress du débutant

A 45 ans, Nicolas Mériau s’apprête à effectuer sa première rentrée comme professeur des écoles stagiaire. Cet ancien journaliste a été affecté à l’école primaire de Cenon. Avec un soupçon de trac à dissiper.

Arnault Varanne

Le7.info

Il n’était plus retourné sur les bancs de l’école depuis le milieu des années 90. Et pourtant, au printemps dernier, Nicolas Mériau a choisi de passer le « troisième concours », qui ouvre aux salariés expérimentés la possibilité d’intégrer la fonction publique. « Après plus de vingt ans dans le journalisme, dont les deux dernières années comme indépendant, j’avais l’impression d’avoir fait le tour de la question. Je voulais du changement ! », témoigne Nicolas Mériau, ancien rédacteur en chef d’Image&Nature. 

Avec des parents, une épouse, une sœur et un beau-frère enseignants, il lui était difficile d’échapper plus longtemps au destin familial ! Le voilà donc plongé dans le grand bain de l’Education nationale, après avoir réussi à grappiller l’une des neuf places offertes sur l’académie de Poitiers. Cette première rentrée, face à une classe de CE2-CM1, le néo-professeur des écoles l’aborde avec « beaucoup d’envie et forcément un peu de stress ». La moitié de la semaine, il partagera « sa » classe avec une autre stagiaire, elle aussi en reconversion. 

« Des similitudes avec le journalisme »

Le reste du temps, direction l’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (Espe), à Poitiers, pour y apprendre son métier. « Je pense qu’on apprend aussi énormément au contact des élèves, en situation réelle. D’ailleurs, je vois des similitudes avec le journalisme, où on va chercher des informations pour les restituer. » De son propre aveu, Monsieur le professeur a « beaucoup bossé les maths » -« ce n’était pas un domaine dans lequel j’excellais »- avant de passer le concours. « C’est simple, j’ai revu toutes les séquences de la 6e à la 3e ! » 

Stagiaire pendant un an, Nicolas sait qu’il devra « faire ses preuves » dans les prochains mois. A l’horizon, se profile en effet une titularisation. En attendant, il se satisfait déjà d’avoir remis la mécanique intellectuelle en route. Après vingt-cinq ans sans ouvrir un manuel scolaire, sa réussite au concours constitue déjà une réussite. Même si le plus dur commence… 

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