Conseil de Grand Poitiers : le réseau Vitalis critiqué par l'opposition

Le conseil de Grand Poitiers s’est penché sur de nombreux dossiers, hier soir. Le rapport d’activités de Vitalis a notamment fait l’objet de vives critiques de la part de l’opposition.

Florie Doublet

Le7.info

« Ça roule ! On transporte plus de monde en faisant moins de kilomètres. C’était l’objectif de la restructuration du réseau. » Alain Tanguy, vice-président en charge des Transports, ne cachait pas sa satisfaction, hier soir, au moment de présenter le rapport d’activités 2015 de Vitalis. Une affirmation qui n’est basée sur aucune statistique puisqu’il n’existe pas encore de système de comptage. « Nous nous fions à l’évolution des recettes », explique Alain Tanguy. Elles ont augmenté de 1.5% en 2015 (5M€). Pour l’opposition, cet exposé n’est pas convaincant. « Vitalis transporte surtout des scolaires et des salariés qui ont un abonnement, son « cœur de cible ». Les autres, les voyageurs occasionnels, pourraient devenir des réguliers s’ils avaient le sentiment que Vitalis répondait à leurs attentes. Or ce n’est pas le cas », affirme Jacques Arffeuillère, d’Osons Poitiers.

Jacqueline Daigre (Les Républicains - Centristes indépendants), émet elle aussi des réserves : « Le rapport fait penser à la phrase du président de la République "Ça va mieux !" Eh bien non, tout ne va pas mieux. Le nombre des réclamations des clients a fait un bon de 50% ! » « « Nous avons eu un retour à la normale dans les quarante-cinq jours après la rentrée, rétorque Alain Tanguy. C’est normal lorsqu’on présente un nouveau réseau. Il faut des réajustements. »

Une réponse qui ne satisfait pas Jacqueline Daigre : « Le plus inquiétant, c’est la baisse sur presque tous les postes par rapport à 2014 : les réservations de Pti Bus et Flex-e-bus en chute de 53% et la baisse du nombre de kilomètres parcourus sont un signe. » « Mais c’était le but !, affirme Alain Tanguy. Nous ne faisons plus de porte-à-porte donc, forcément, les bus parcourent moins de kilomètres. Au début, les clients utilisaient le Flex-e-bus pour palier ce changement, mais ils ont compris que notre offre multimodale était plus performante. »  

Un contrat pluriannuel entre Grand Poitiers et Vitalis devrait permettre de fixer de nouveaux objectifs, comme le changement énergétique lors du remplacement des bus en fin de vie et la mise en place d'un système de billettique.    

En bref
Le compte administratif a été présenté aux élus de Grand Poitiers. Claude Edelstein a retracé l’ensemble des opérations comptables de l’année passée. L’encours de dette à fin 2015 est de 49,6M€, en évolution de 4% par rapport à 2014 (+ 2,158M€). "Néanmoins, les charges financières restent stables. La capacité de désendettement est inférieure aux recommandations de la Cour des comptes puisqu’elle est de sept années, alors que le seuil d’alerte est de quinze ans. Cela laisse donc à Grand Poitiers une certaine marge pour assurer son programme d’investissements ambitieux, en augmentation de 7,6% par rapport à 2014 », assure l'élu. Christiane Fraysse et Jacques Arfeuillere a voté contre le compte administratif. Alain Verdin s’est abstenu.

Grand Poitiers deviendra, le 1er janvier 2017, une « communauté urbaine ». La collectivité doit donc définir quels sont les établissements « d’intérêt communautaire ». Le Tap, le conservatoire de musique, les Beaux-Arts, la médiathèque et son réseau sont concernés. La grande marjorité des salles omnisports, gymnases et complexes sportifs entrent aussi dans ce cadre. En revanche, les city-stades, jeux sportifs et parcours de santé resteront de compétence communale.

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