Poitiers - Des orientations budgétaires animées

Les orientations budgétaires ont été débattues, ce lundi soir, au conseil municipal de Poitiers. A signaler que la fiscalité restera identique en 2016.

Florie Doublet

Le7.info

Pas d’augmentation des taux de fiscalité
Pour la sixième année consécutive, la Ville a choisi de ne pas augmenter le taux d’imposition. «D’autres collectivités augmentent fortement ce taux au nom du « principe de précaution », du fait du désengagement de l’Etat, estime Alain Claeys. Je pense qu’il y a beaucoup d’effets de communication autour de ce désengagement. Bien sûr, c’est une réalité, mais il est accompagné de péréquations en faveur des collectivités les moins riches. Ce « principe de précaution » est peut-être un peu surjoué. » «Les taux n'augmentent pas mais les bases sont revalorisées. Donc, l'un des éléments de l'équation augmentant, le montant à payer augmentera», rappelle Christiane Fraysse, cheffe de file d'Osons Poitiers.

Un programme d’investissements de 26M€
Le programme d’investissements est de l’ordre de 25,9M€, contre 22,3M€ en 2015. La culture est le poste de dépenses le plus important (6,3M€). La rénovation du Confort Moderne est comprise dans ce budget. 5,3M€ sont dédiés au cadre de vie. Le chantier de valorisation de l’îlot Tison démarrera cette année.

Des subventions en légère hausse
Les subventions évoluent de 0,9%. Elles intègrent la dotation du CCAS (+1% pour une subvention totale de 8,4M€). « Le CCAS est dans une bonne situation financière », assure Alain Claeys. Pour Christiane Fraysse, cet argument n’est pas suffisant : « La subvention, augmente au taux de l'inflation, mais les besoins sont, eux aussi, en hausse. » Pour Jacqueline Daigre, il « serait bon de travailler à la baisse de certaines subventions afin que ce poste ne soit pas en éternelle augmentation et soit maîtrisé».

Pas d’emprunt toxique
L’encours de la dette poitevine est composé d’emprunts classiques (90%) ou à risques faibles (10%). Aucun prêt toxique ou marqué n’est contracté. Une allusion directe à la Région Poitou-Charentes où des prêts structurés avaient été consentis. 

Haro sur la vidéosurveillance
L’enveloppe globale des autorisations de programme sur le mandat, qui avait été votée pour un montant d’environ 140 M€, devrait légèrement évoluer à la hausse. Quelques opérations nouvelles seront proposées, comme les premiers crédits liés à la préfiguration du palais des comtes du Poitou, le plan d’installation d’un dispositif de vidéoprotection aux Couronneries et en centre-ville. Christiane Fraysse s’est dit farouchement opposée à l’autorisation de programme ayant trait au plan d’installation d’un dispositif de videosurveillance. « Nous développerons les arguments lors de la présentation de la délibération (prévue lors du conseil municipal du lundi 4 avril, Ndlr). D’ores et déjà, je vous invite à lire attentivement le rapport réalisé par la Cour des comptes, qui indique que « les risques de dérives dans l’utilisation des systèmes de vidéosurveillance sont réels, notamment en matière de respect de la vie prive » ».

Les groupes Osons Poitiers, Centristes Ecologistes et Les Républicains, Centristes et indépendants ont voté contre ces orientations budgétaires.

Les conseils citoyens en ordre de marche
Créés par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014, les conseils citoyens vont faire leur apparition dans les quartiers prioritaires de Poitiers. Ils se substitueront aux conseils de quartiers. Plusieurs inquiétudes ont été soulevées. « Les conseils de quartiers ne vont-ils pas se recréer ? Si c’est cela, nous aurons des doublons », estime Jacqueline Daigre.  « Comment faire pour que ce dispositif, un de plus, ne soit pas qu’une coquille vide, ni, pire, ne serve d’alibi citoyen à des prises de décisions préalables, ce qui a trop souvent été le cas avec les conseils de quartier ? », lâche Jacques Arfeuillère, du groupe Osons Poitiers. Une partie de la réponse se trouve dans notre édition papier à paraître demain. 

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