La DMLA à champs ouverts

Indiquée dans le traitement de certaines pathologies rétiniennes, l’injection intravitréenne permet de freiner la dégradation de l’acuité visuelle. Une technique particulièrement appropriée à la forme humide de la Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

Nicolas Boursier

Le7.info

Ses premières applications datent de 2008, mais ont rapidement fait leur nid dans les cabinets et services d’ophtalmologie de l’Hexagone. C’est désormais une certitude : la démocratisation des techniques d’injection intravitréenne (IVT) ouvre un nouveau champ d’expérimentation aux spécialistes de l’oeil et la promesse de traitements efficaces contre les effets du vieillissement.

Car si elle est également préconisée pour la résorption d’oedèmes induits par le diabète ou certaines pathologies vasculaires rétiniennes, l’IVT a une cible prioritaire : la forme humide -ou exsudative- de la Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

Avec elle, il est désormais possible d’instiller dans l’oeil, à l’aide d’une fine aiguille et en quelques secondes, le médicament chargé de freiner l’évolution de vaisseaux anormaux sous la rétine. « C’est la prolifération de ces néo-vaisseaux qui entraîne la baisse d’acuité visuelle, éclaire un médecin poitevin. Dirigé vers le vitré, derrière le cristallin, et diffusé au contact direct des lésions, le produit se charge de réduire leur emprise et de contenir leur développement. »

Il va de soi que l’efficience de ces médicaments, dits anti-VEGF, va de pair avec une prise en charge précoce de la maladie. « Apparition d’une tache noire devant l’oeil, sensation de lignes déformées, difficultés à percevoir les détails… Ce sont les premiers symptômes qui doivent mettre en alerte, poursuit le spécialiste. Dès leur apparition, il est indispensable d’aller consulter. »

Première cause de cécité dans les pays occidentaux, la DMLA ne se soigne pas. Le succès de l’injection intravitréenne est toutefois là pour faire la preuve de sa capacité à ralentir, voire à stopper les lésions. Voir bien, plus longtemps : le rêve n’en est plus un.

 

Comment ça marche ?

Confiées aux soins des rétinologues et pratiquées dans des salles dédiées, les injections intravitréennes sont rapides et non douloureuses, un collyre se chargeant d’anesthésier l’oeil localement, quelques minutes avant l’intervention. Rares sont les effets secondaires néfastes et les complications. Si de légères brûlures, dues généralement au nettoyage par bétadine, peuvent « embêter » le patient pendant quelques heures, une hypertonie oculaire peut également se faire jour. Mais elle sera transitoire. Pour être efficace, la prise en charge nécessite trois injections mensuelles, auxquelles s’ajouteront, au fil des années, un entretien et des contrôles réguliers.

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