La session budgétaire du Département s’est ouverte hier matin et le vote interviendra vendredi. Claude Bertaud en a profité pour remercier collègues élus et collaborateurs tous azimuts. Pas de quoi émouvoir outre mesure l’opposition…

Arnault Varanne

Le7.info

En une phrase bien sentie, Jean-Daniel Blusseau a résumé l’essentiel. « Claude, tu es un président trop affable et aimable pour que nous nous fâchions avec toi ! » Pour avoir « pratiqué » le patron du CG86 au cours des trois dernières années, le chef de file des élus de gauche sait combien il est difficile de lui adresser le moindre grief. Heureusement, avec ses « voisins plus turbulents et rugueux » (Bruno Belin et Guillaume de Russé, ndlr), le débat est autrement plus frontal. Mais les premières escarmouches sur le budget primitif 2015 n’ont toutefois pas déchaîné les passions.

« Ce « BP », qui s’établit à 422,2M€, est le résultat d’une gestation un peu longue et difficile », a démarré le vice-président aux Finances.  Avant de souligner l’importance de la section investissements, presque 20% de la somme énoncée plus haut. Une performance à l’en croire, au regard de la baisse de la dotation globale de fonctionnement attribuée par l’Etat (de 82,3M€ à 75M€). « Dans ce contexte de réévaluation de certaines dépenses, de faible évolution des recettes fiscales et de manque de dynamique des nouveaux produits transférés, nous nous en sortons convenablement… », a ajouté Guillaume de Russé.  En fait, les premières escarmouches sont venues de… l’opposition.

L’action sociale en débat

«Vous avez la chance d’avoir des recettes en augmentation, a rétorqué Jean-Daniel Blusseau. Si les crédits sont maintenus sur la solidarité, d’autres politiques sont sacrifiées à l’image des collèges (-4,99%) ou de la voirie (-24,63%).» Sandrine Martin (PS) a, elle, insisté sur les « manques » de la politique sociale départementale. « Nous devons permettre à la jeunesse de s’émanciper. Mais je m’inquiète quand je vois que 20% des 3-4 ans ne sont pas vu par des médecins de la PMI à la maternelle, que le taux de placement des jeunes dans la Vienne est supérieur à celui de la Seine-Saint-Denis… Il faut faire des efforts sur les mesures éducatives. » La conseillère générale a adressé d’autres griefs à l’exécutif, notamment sur le nombre d’assistantes maternelles ou l’éducation.

« Nous sommes l’un des départements les plus mauvais en la matière. Il n’y a aucune politique n’existe sur le décrochage scolaire ! » Des attaques que Bruno Belin, vice-président en charge de l’Action sociale, n’a pas laissé passer. « Sur les bilans de santé, nous sommes partis de très bas, mais on pourrait faire mieux. Le problème, c’est de trouver des médecins ! (...) Au-delà, je rappelle que plus de 10% du budget est consacré à l’action sociale. » Les débats en commissions se dérouleront jusqu’à jeudi, le vote du budget primitif du Département se déroulant vendredi matin. Le dernier de Claude Bertaud dans le fauteuil de président et grand conciliateur. 
 

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