Conseil municipal : l'opposition en forme

A Poitiers, les débats ont été nombreux lors de ce (très) long conseil municipal. Aperçu des sujets qui ont soulevé des discussions parfois houleuses.

Florie Doublet

Le7.info

Le conseil municipal devrait prochainement être diffusé sur Internet. Cette mesure va dans le sens du groupe « Osons Poitiers », qui y voit « un outil important d’implication citoyenne permettant à certains, comme ce soir, de ne pas avoir à choisir entre l’actualité footballistique et le conseil municipal ».

Grand Poitiers a passé un contrat de prestations avec la société Bionatics4 pour la création d’une cartographie 3D de l’agglomération. Le prix de cette prestation s’élève à 42 000 € H.T. « Je trouve cela bien coûteux en comparaison de la qualité de l’exécution. J’ai regardé cette carte sur Internet et je ne la trouve pas aboutie », s’est inquiétée Jacqueline Daigre. Effectivement, cette cartographie n’est pas encore achevée. Quatre élus d'« Osons Poitiers » et tous les élus UMP-UDI et FN ont voté contre.

Le niveau d’endettement reste « maîtrisé » selon Francis Chalard. Il augmente de 2,7% entre 2012 à 2013 ( de 107,7M€ contre 110,6M€. L’encours de dette par habitant est inférieur à la moyenne de la strate de 2%. L’épargne brute s’élève à 13,3M€ en 2013. Le groupe UMP-UDI s’est abstenu sur le vote du compte administratif. Il en est de même pour les élus d'« Osons Poitiers ». « Certains s’abstiennent parce qu’ils n’ont pas participé à la mandature précédente et d’autres parce qu’ils ont fait le choix de ne plus participer à cet exécutif-là. »

A l’occasion d’une délibération sur une autorisation de programme pour des travaux de maintenance et de modernisation des parkings de la ville, Jacqueline Daigre a demandé que soit expérimentée la gratuité des parkings le samedi. « Comme l’ont décidé Angoulème et Saintes et comme cela va sans doute se faire à La Rochelle ». « Nous ne nous interdisons rien, a répondu Anne Gérard.  Nous allons profiter de l’obligation de passer au tarif au quart d’heure pour engager une réflexion. »

>  Neuf postes d’enseignants seront créés à la rentrée dans les écoles maternelles et élémentaires de Poitiers (La Licorne, Brassens, Condorcet, Lainé, Neruda, Perrault). « Ce ne sont pas des propositions généreuses, elles ne font que répondre à des besoins dus à un effectif en augmentation », assurent les élus d’Osons Poitiers. En revanche, deux postes de maîtres E -qui aident les enfants en grande difficulté scolaire- vont fermer. L’un à Mermoz et l’autre à Pagnol. « Les écoles dans lesquelles les postes de maîtres E sont supprimés se situent dans des quartiers éligibles aux dispositifs de la politique de la ville. Selon quels critères l’inspection académique justifie la suppression de ces postes ? », s’interroge Jacques Arfeuillière. La question sera posée au recteur. 

Les maîtres-nageurs sauveteurs sont actuellement en grève. Ils manifestent pour une revalorisation de leurs statut et rémunération. Dans l’agglomération, le fonctionnement des piscines est perturbé. Certaines ont même dû fermer leurs portes le week-end dernier. « Les maîtres-nageurs de Grand Poitiers sont aujourd’hui rémunérés entre 1800 et 2800€ bruts par mois, pour deux cents jours de travail par an, dont un dimanche sur quatre. Ces rémunérations tiennent compte des contraintes particulières liées à leur métier, auxquelles s’ajoutent les disposition statutaires de compensation du travail du dimanche », a rappelé Francis Chalard. L’élu a également souligné que Grand Poitiers « favorisait la mobilité professionnelle des maîtres-nageurs vers d’autres métiers au bout d’un certain nombre d’années d’exercice ». L’exécutif municipal souhaite donc que « chacun prenne ses responsabilités » et que les piscines restent ouvertes pour que « les enfants qui ne partent pas en vacances » puissent en profiter.  « Si je comprends bien, ils n’ont pas à se plaindre !, s’indigne Jacques Arfeuillère. Vous les décrivez comme des privilégiés alors qu’ils rendent des services qu’il faut absolument soutenir. »

Les élus suivent le match !

Bon gré, mal gré, les élus ont réussi à suivre le match qui opposait la France au Nigéria. Certains zieutaient furtivement leurs tablettes, d’autres envoyaient des textos à des amis pour connaître le score. Georges Stupar, lui, ne se cachait pas et regardait allègrement la progression de l’équipe de France sur son smartphone. Le maire de Poitiers comptait sur un ami pour lui signaler les actions importantes. Mais lassé d’attendre, il a finalement sorti sa tablette tactile. Finalement, tout le monde (même les journalistes) a pu apprécier à leur juste valeur les buts tricolores. « Les quarts de finale, ça se passera là ! », a même assuré le maire en pointant la place Leclerc. Un écran géant devrait y être installé. 

À lire aussi ...