Les élus du Conseil général de la Vienne ont échangé, ce matin, autour des grandes lignes du budget 2014, mais il a été beaucoup question du redécoupage des cantons que le gouvernement prépare…

Arnault Varanne

Le7.info

« De la haute couture cantonale », « une forme de mépris », « une absence d’informations pleine de sous-entendus… » Visiblement, le projet de redécoupage des cantons, tel que l’a prévu l’exécutif dan sa loi du 17 mai 2013, inquiète la majorité départementale. Claude Bertaud d’abord, Bruno Belin ensuite, ont fait part de leur courroux au sujet de cette fameuse carte prévisionnelle « qui n’arrive pas ». Le 1er vice-président voit carrément dans cette réforme -19 cantons au lieu de 38, un binôme homme-femme par canton- le signe d’une prédominance de l’urbain sur le rural. « La France rural, c’est 15 millions d’habitants et 78% du territoire », a rappellé le maire de Monts-sur-Guesnes.

« De quoi avez-vous peur ? Que craignez-vous ? Démocratie ? Parité ? Egalité des citoyens ? On rappelle simplement que, pour l’instant, le canton de Vouillé compte cinq fois plus d’électeurs que le canton de Monts-sur-Guesnes », a persiflé Jean-Daniel Blusseau, chef de file des élus de gauche au Département. Qui promet de revenir «en temps utile» sur ce dossier brûlant. Ce matin, il a surtout dirigé ses attaques sur les… orientations budgétaires, jugées «décevantes». « Si le sérieux budgétaire est une obligation, les réponses concrètes à apporter sur le terrain, aux territoires, aux habitants sont la vraie marque d’un budget. Dans la plupart des domaines, nous devons constater des insuffisances et des reculs… »

Un budget au profil similaire

Francis Girault, pour le Groupe Initiative et Progrès, y est allé encore plus fort. « La diagonale du flou que vous pratiquez ne fait que prolonger le passé et dessine mal l’avenir », a estimé le maire de Jaunay-Clan. L’intéressé aurait voulu « une remise à plat des compétences et des financements », mais, selon lui, ces bonnes intentions « n’ont pas dépassé l’été ». « Au lieu de cela, vous vous êtes contentés de simples ajustements à la marge ! » De fait, le profil du budget 2014 de la collectivité ressemble trait pour trait à celui de 2013 : 416,54M€ (415,72 en 2013), un niveau d’investissement quasi-identique (77,6M€ contre 80 en 2013)... Seules les sources de financement complémentaires divergent. La compensation financière au titre des dépenses sociales devrait permettre à la Vienne de récupérer un peu d’argent : déjà 6,17M€ selon ses calculs, au titre du transfert des frais de gestion de la taxe sur le foncier bâti. L’exécutif n’a, en revanche, pas décidé s’il augmenterait le taux sur les droits de mutation, l'autre levier de la compensation promise par l'Etat, dont le plafond est à 4,5% (3,8% aujourd’hui).

Au-delà de ce « jeu de dupes » très politique entre Département(s) et gouvernement, la Vienne a choisi de ne pas augmenter l’impôt sur le foncier bâti, ni même la taxe d’aménagement et celle sur la consommation d’électricité. Claude Bertaud et Guillaume De Russé parlent d’une « gestion audacieuse et respectueuse de l’argent public », là où leurs opposants évoquent une « absence de vision stratégique ». Bref, rien de neuf sous le soleil de l'hôtel du Département. Vote du budget prévu courant décembre.

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