Alors que le débat sur l’identité nationale fait rage, cinq Poitevins répondent à une question simple : que signifie, pour vous, être Français ?

Christophe Mineau

Le7.info

 Margarita, 30 ans, est née en Bulgarie et vit en France depuis 11 ans : «Pour moi, l’identité nationale ne se résume pas à un hymne appris par cœur. Elle se décline dans la connaissance d’un pays, de son histoire, de sa culture, de ses coutumes, de sa beauté ou de sa nature. C’est comme cela qu’on apprend à aimer son pays et à lui appartenir. Un dicton bulgare dit : « Apprends à connaître ton pays pour apprendre à l’aimer. » Finalement, même si je suis Bulgare et que je vis en France, je me sens d’abord peut-être citoyenne du monde.»

Léo, 18 ans, lycéen à Victor-Hugo en Terminale S : «Ce débat ne me dit pas grand-chose. Ce n’est pas, selon moi, une question existentielle. Je ne me sens donc pas plus concerné que ça. Cela ne m’empêche pas de me sentir Français, mais je n’en tire ni fierté, ni honte. En même temps, je mesure la chance que j’ai de vivre en France, dans un pays libre que beaucoup nous envient. Maintenant, si vous me demandez ce que cela signifie d’être Français, je vous répondrai qu’au vu de mon jeune âge, cela serait déjà d’accomplir mes devoirs civiques.» 

Hélène, 58 ans, commerçante à Poitiers :
«Pour moi, aujourd’hui, la devise républicaine écrite sur le fronton des mairies « Liberté, Egalité, Fraternité » ne veut plus dire grand-chose. Les notions de respect et de tolérance ont disparu. Les valeurs ont fichu le camp. Je ne me reconnais plus dans mon pays. L’erreur a été de supprimer les cours de morale à l’école. Et parfois, les parents ont trop souvent démissionné. Enfin, il faudrait que les hommes politiques donnent l’exemple. Et là, je serai à nouveau fière d’être Française.»

Stéphane, 41 ans, salarié à Poitiers : «C’est vrai qu’à première vue, ce débat sur ne me paraît pas primordial à côté de la crise économique et sociale que la France traverse. Mais je me sens Français. Pour moi, la France, c’est d’abord la liberté. C’est un mot riche de sens. Ensuite, vivre en France implique qu’on s’intègre. On interdit les casquettes dans les écoles et bien on doit aussi interdire le port du voile, car là on touche à la notion d’égalité et de laïcité. Finalement, je vais tendre l’oreille pour voir ce qui se dit lors de ce débat.»

Bernard, 59 ans, cadre fonctionnaire à Poitiers : «Sur le fond, je pense que ce débat est utile. En revanche, sur l’opportunité de l’organiser, je suis méfiant car cela me semble un peu opportuniste avant les élections. Pour moi, on naît Français ou on le devient. Et l’intégration demande des efforts. Le premier, c’est l’apprentissage de la langue. Un passage obligé vers l’égalité et le travail, indispensable pour s’intégrer. Enfin, être Français, c’est d’abord la recherche permanente de l’équilibre entre les droits et les devoirs qui nous incombent.» 

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