Les effectifs d’étudiants sont en hausse à Poitiers, assure le président de l’université, Yves Jean. Mais pas suffisamment pour améliorer les finances de l’établissement, qui possède cent vingt-deux postes en trop, selon un rapport de l’Education nationale.

Romain Mudrak

Le7.info

Quinze jours après la rentrée universitaire, quel est le bilan des inscriptions ?
« Vous vous souvenez que l’université de Poitiers subissait une baisse de ses inscriptions depuis une quinzaine d’années. Cette fois, je suis à peu près sûr que les effectifs seront au-dessus de 23 000, quand on aura enregistré tous les étudiants, contre 22 700 en 2012. Dans le détail, les effectifs sont stables à l’Institut d’administration des entreprises (IAE), à l’IUT ainsi qu’à l’Ecole nationale supérieure d’ingénieurs de Poitiers (Ensip). La progression est notable en médecine-pharmacie, Sciences éco, Sciences humaines et arts, Droit, que l’on soit à Poitiers, Niort ou Angoulême. Même chose à l’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (ex-IUFM). En Sciences fondamentales appliquées, il faut noter que les départements de mathématiques et de physique connaissent une augmentation du nombre d’étudiants. C’est un enjeu majeur. Pour continuer sur cet élan, nous allons diffuser bientôt dans tous les lycées le film sur la découverte d’Abderrazak El Albani.»

Victime de son succès, la faculté des Sciences du sport a opéré une « sélection » des étudiants de première année. Quel commentaire cela vous inspire ?
« En Sciences du sport, la capacité d’accueil est définie en lien avec le rectorat. On a augmenté cette capacité, mais nous sommes limités, comme toutes les universités de France, par les dimensions des équipements sportifs. C’est la question de l’orientation des lycéens qui est posée. Il faut donner un aperçu plus large des formations dispensées pour dégonfler les rangs de ceux qui veulent venir en sciences du sport sur une image un peu biaisée, celle qui consisterait à croire qu’on ne fait que du sport. »

Quelle est la situation financière de l’université ?
« La dotation de l’Etat a baissé de 800 000€. Malgré cela, nous avons fait des choix tels que la titularisation de 49 personnes à la fin de l’année, comme le prévoit la loi Sauvadet et l’ajustement de 95 cotations de postes. Nous sommes dans une situation qui reste fragile mais on essaie de faire attention à tous les euros. Cela se traduit par une lettre de cadrage envoyée à toutes les composantes et aux services communs. Ils devront diminuer leurs coûts de fonctionnement de 5% à la rentrée 2014. On a donc une année pour analyser ensemble où cette baisse peut avoir lieu, sans remettre en cause la qualité de nos formations. »

Selon un rapport de l’Inspection générale de l’administration de l’Education nationale, réalisé en avril 2012, l’université de Poitiers apparaissait surdotée de 122 postes. Qu’en est-il aujourd’hui ?
« Ce nombre est relatif. Il signifie que d’autres universités de taille semblable, comme Tours et Angers, sont en sous-encadrement. Je souligne aussi que je ne réclame pas de poste supplémentaire parmi les mille créés chaque année par le gouvernement. Je l’affirme, je n’ai pas l’intention de supprimer des postes, malgré la pression du recteur, qui m’appelle très régulièrement sur cette question. La pression existe pour que je ne renouvelle pas tous les départs à la retraite. Mais où les choisit-on ? Personnel administratif, ingénieur d’étude, professeur des universités, enseignant-chercheur. Je ne trouve pas qu’il y ait trop d’emplois à Poitiers. Tant que nous sommes en situation excédentaire, c’est l’université qui décide et non le Rectorat. Je ne pourrai pas vous répondre sur le résultat du budget 2013 avant le 15 janvier. »

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