Le ton monte entre élus et habitants du plateau

Les murs de la médiathèque de Poitiers ont tremblé ce soir. Une réunion publique y était organisée pour présenter le projet d’inversion du sens de circulation des rues Sylvain-Drault, Hôtel-Dieu, Franklin et de la place de la Liberté. Ces modifications devraient prendre effet dès ce lundi, pour une durée minimale de deux mois.

Florie Doublet

Le7.info

Elles interviennent suite aux doléances formulées par les agents économiques du centre-ville. « Lorsque le parking Notre-Dame est complet, les éventuels clients font un tour dans les rues et, s’ils ne trouvent pas de places rapidement, s’en vont !, déplore Philippe de Bony, nouveau président de Poitiers le Centre. Nous voulons trouver une solution pour que les automobilistes se rendent facilement au parking du Tap. » Sauf que les habitants du quartier ne l’entendent pas de cette oreille… Mathias Aggoun, directeur du cabinet du maire, Jean-Jacques Guérin, élu à la Mobilité et Eliane Rousseau, élue à la Voirie et aux Espaces publics, ont dû faire face à un véritable concert de critiques. « C’est complètement débile !, s’est emporté un homme particulièrement en colère. Ce nouveau sens de circulation est très accidentogène. Votre entêtement est insoutenable. Les Poitevins sont vos otages. Je suis écœuré ! » Le ton est rapidement monté. « Je vais être vulgaire, prévient Eliane Rousseau, agacée par la plaidoirie tapageuse de ce participant. Allez dégueuler et ça ira mieux ! »

De nombreuses autres voix se sont élevées contre le projet municipal. Une habitante de la rue Saint-Germain a tenté de faire part de son problème aux élus présents. Le sens de circulation de sa rue sera inversé, rendant difficile la manœuvre pour pénétrer dans le garage de sa résidence. « Un muret empêche de reculer et, bien souvent, les parents des élèves du conservatoire stationnent le long des trottoirs, explique-t-elle. Moi, j’ai une petite voiture, mais les propriétaires de breaks ne pourront plus se garer ! » Quelques minutes avant la réunion, Mathias Aggoun avait tenté de trouver une solution au problème de l'accès aux vingt-quatre places de parking. « On va peut-être supprimer une place dans la rue et mettre des plots pour empêcher le stationnement sur le trottoir. Mais je suis conscient que ce n’est pas la panacée. » 

À lire aussi ...